Promenade

Promenade dans les rues du village de Bouafle

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BOUAFLE, du bas latin boscus bois et alfa, mot germain qui signifie à la fois domaine et district, s’orthographiait,  d’après les diplômes du Moyen-âge : BOALFE, BOAFRE, BOUAFRE, d’où l’on a formé BOALFE, puis BOAFLE et enfin BOUAFLE.

Les registres des délibérations du Conseil Municipal nous apprennent que l’on a écrit BOAFLE jusqu’à la fin de la période révolutionnaire et BOUAFLE ensuite. On prononçait souvent BOUAFF. Le nom de BOUAFLE-EN-FRANCE avait été donné au village par les religieux de JUMIEGES pour le distinguer de leur autre propriété située en Normandie BOUAFLES, aujourd’hui dans le département de l’Eure.

Les bois qui couronnent le coteau appartiennent à l’ancienne forêt domaniale des ALLEUX-le-ROY (Les Alluets) qui, aujourd’hui morcelée et en partie défrichée, couvrait tout l’espace compris entre la Mauldre et la Seine. Les variations orthographiques dans les dénominations se constatent également dans les noms des voies et même parfois, dans les noms des personnes. Elles peuvent s’expliquer pour des inscriptions manuscrites, les « rr » devenant des « u » ou des « n », mais on retrouve également des différences dans des inscriptions typographiques, « charnelles » féminin pluriel, devenant « charnel » masculin singulier sur un document officiel établi par un agent voyer, et reconnu par la Préfecture en 1892…Pire, en 1877 où un projet – manuscrit – de redressement et de construction, reconnu là aussi par le Préfet, fait état du « chemin vicinal ordinaire n°5 dit des Charuels, entre le village et la Route Nationale N° 190. Il faut donc tenir compte du fait que les noms des rues datent souvent des siècles passés et que l’aspect d’aujourd’hui est parfois loin de correspondre à l’aspect d’hier. Une particularité de la francisation de la Bretagne est que certains mots français n’ont pas été acceptés dans le parler courant breton. En effet, se servir d’une charrue et dire que l’on laboure n’a pas semblé « couler de source », par conséquent, on a dit « charruyer » au lieu de « labourer ». Est-ce que dans nos régions, nos ancêtres n’ont pas adopté spontanément cette simplification de langage ? D’où l’origine de « charruelle » ou « charuel », on peut se poser la question. On peut aussi se poser la question en ce qui concerne la rue du Prieuré qui passée la route de Flins serait devenue la rue du Pieu.

Les rues de Bouafle sont tortueuses, à l’exception de la rue du Pré Seigneur pourquoi ? Tout simplement parce que, d’une part, le village n’était pas traversé par la Route Nationale ou une voie de chemin de fer, qui obligeait à éviter les courbes trop prononcées et trop fréquentes et, d’autre part parce que les constructions ont été implantées en fonction des besoins du moment, sans vues d’avenir.

(1)La rue des Lombards, en réalité la rue des Longs bards (civière pour porter des charges lourdes,  qui précédait la brouette) est devenue ensuite la rue Laguillermie) en 1936
(2)  La rue des clapiers est devenue la rue de Chapet.

La ruelle de  l’ABREUVOIR part de la rue des Sources (anciennement rue de la Mare) . On menait les animaux à boire le soir  à un abreuvoir qui se trouvait à l’emplacement du petit parc à voitures, à mi-côte et les animaux remontait ensuite, cette voie pour arriver dans la rue de la Trichée (voir rue Frichet). Il est probable que cet abreuvoir servait surtout pour les vaches, qui devaient rentrer à l’étable à heure fixe pour la traite ; Il y avait 22 vaches laitières recensées en 1892.

Rue de la BEAUCE : Le nom de Beauce n’est pas réservé au vaste plateau céréalier qui s’étend au sud de l’Île-de-France. En fait « beauce » est le nom d’un certain nombre de parcelles ou lieux-dits, non seulement en Île-de-France, mais aussi en Orléanais, en Berry: le terme désigne toujours des plateaux défrichés. Il est issu du mot gaulois belsa cité notamment par un grammairien latin du ve siècle comme ayant le sens de campus, c’est-à-dire « espace découvert ». On peut tolérer, plus qu’accepter cette « qualification » pour l’espace relativement réduit desservi par cette rue.

Rue Maurice BERTEAUX : Beaucoup de commune se firent un devoir de dénommer ainsi une de leur voie relativement importante, tant était grande la popularité de ce ministre, qui, à 58 ans fut mortellement blessé lors d’un meeting aérien à Issy les Moulineaux, le 21 mai 1911. Il fut atteint à la tête et eut le bras arraché par un avion qui ne parvenait pas à décoller,  les pistes étant envahies par un public évalué à 200 000 personnes. Pour permettre cette nouvelle dénomination, qui part de la rue Neuve. Il a fallu couper la rue de Saint Germain au niveau du croisement avec la rue Pernottte et la rue des Grouettes 

Rue du Bout Malo : Enigme complète et mystérieuse. Malo est un prénom d’origine celtique, qui  nous a donné un « saint » et donc la ville de Saint-Malo en Ile et Vilaine. Mais quel rapport avec le village de Bouafle ? ou avec le village de Chapet notre voisin qui possède aussi sa rue du Bout Malo ? Aux temps médiévaux, les habitants dénommaient eux même leurs rues ;  Mystère.

Rue des Cavernaux : Dénomination parfaitement méritée, due à un sous-sol fait de dalles calcaires au-dessus de nappes aquifères propices à la création de puits et d’orifices servant à de multiples usages… La mise en service du réseau d’assainissement s’imposait. Toutefois ce sous-sol recélant des bancs calcaires à servi aussi à extraire de la pierre à construction.

Rue des Champs fleuris, Le nom sert à décrire l’endroit, sauf que l’urbanisation a modifié un peu l’aspect d’origine, mais quel bel intitulé pour communiquer son adresse !

Rue de Chapet : commence rue de la Vallée et, presque perpendiculairement, monte vers l’Est en direction de Chapet en passant par le lieudit Les Clapiers, dont on peut deviner l’origine du nom. Cette rue est traversée en sous-terrain au niveau du 6bis, par un affluent du Ru  qui nait un peu avant le lavoir. Il existait une pompe à bras au niveau du n° 1, qui a été supprimée. Elle puisait certainement son eau dans le ru.

Rue des Charnelles : Pourquoi « Charnelles » ? Qu’est-ce qu’une Charnelle ? Nous n’avons pas de réponses, d’autant plus que, manuscritement, on retrouve aussi Charruelles ou Charruels et Charuels, comme expliqué dans l’introduction. Elle part de la rue Maurice Berteaux au niveau du Tilleul, pour aboutir à la Départementale 113, ancienne route de Quarante Sous. C’est l’une des deux principales voies d’accès au « Bouafle d’en haut », qui a commencé d’être urbanisée après la construction du groupe scolaire en 1953.

Le r n’est pas très prononcé et, derrière on lit plus un u qu’un n.

Et, ci-dessous c’est net : on écrit, officiellement et distinctement Charuels, en 1877

Aujourd’hui c’est Charnelles

Rue du Château d’Eau : La rue du CHATEAU d’EAU ne mérite pas d’explications sur l’origine de sa dénomination sinon de savoir que  l’ouvrage a été construit en 1961 et, qu’à cette époque, on le désignait comme un « réservoir d’eau surélevé ». Auparavant des pannes d’alimentation en eau pouvaient arriver, en particulier en périodes de grande sécheresse et il fallait alors s’approvisionner dans des baquets au robinet du cimetière… Le château d’eau a été construit à l’un des endroits les plus élevés de la commune pour profiter du phénomène de  gravitation.

Rue des Chaudronniers : située entre la rue Laguillermie et le Bout Malo, cette voie étroite, au point d’être obligatoirement à sens unique, semble indiquer une relative concentration d’un corps de métier, sur lequel il convient de ne pas se méprendre, être chaudronnier c’était être capable de donner une forme à une feuille de métal. On peut donc imaginer que dans cette « venelle » il y avait des artisans capables de fabriquer des récipients ou des accessoires en métal.

Rue des Crochis : Tous les dictionnaires sont unanimes : « crochir » c’est rendre « croche ». Placée entre la rue Neuve et la rue de Plimas, nous n’en voyons pas la justification.

Rue de la Croix Boussay : Là, il faut oublier les dénominations moderne, pour se rappeler qu’elle était désignée dans les temps plus anciens, pendant la période révolutionnaire, par « La Croix brisée », dont on trouve une multitude lorsque l’on consulte internet, ou « La Croix buissée », voire « la Croix boissée » toujours le même problème de distinguer un r d’un u lorsqu’ils sont écrits avec une plume. .Cette dernière appellation de croix buissée parait hypothétique dans la mesure où il aurait fallu remplacer le buis à chaque décrépitude, alors que l’on peut parfaitement imaginer qu’une croix ait pu être brisée, volontairement ou accidentellement, mais on ne peut rien affirmer. Et pour nous éclairer davantage, un écrit de 1720 cite «la Croix boissée » !

Un vestige de La Croix Boussay est maintenant encastrée dans la façade de 2 maisons rue Maurice Berteaux

Rue de l’Eglise : La rue de l’EGLISE doit sa dénomination à l’Eglise Saint-Martin.
L’origine de l’église Saint-Martin remonte au début du XIIème siècle (la description qui suit date du début du XXème siècle). Elle succédait à la première chapelle élevée par les religieux de Jumièges. Elle se composait d’une nef avec bas-côtés, dont on retrouve le dallage et les fondations, en creusant le sol de l’ancien cimetière qui entourait l’édifice. Au milieu de la nef actuelle se voient encore les deux colonnes romanes surmontées d’arceaux à plein cintre, qui formaient l’entrée de l’ancienne église. Le clocher primitif était bâti sur le transept et, au-devant du maître autel, se voyaient deux pierres tumulaires aujourd’hui mutilées. L’une recouvrait la sépulture de messire Jacques Lefebvre, curé de Bouafle, décédé le 6 juin 1742, l’autre, celle du frère Loys de Vyon, prieur de Bouafle. Une vaste crypte, creusée dans le roc et voûtée en berceau, s’étend encore jusque sous l’ancien cimetière, c’était là qu’allaient dormir de leur dernier sommeil les religieux du prieuré de Saint Martin. Le bâtiment actuel n’est qu’une partie de la chapelle du prieuré, ruinée vers la fin du XVIIème siècle par l’écroulement du clocher. Contrairement au rite généralement observé, elle n’a pas son chevet tourné vers l’Orient (Jérusalem). La raison de cette anomalie est dans l’utilisation faite, lors de la reconstruction, des parties encore solides de l’édifice, de telle sorte que ce sont les deux anciens bras latéraux qui, réunis, forment aujourd’hui la nef de l’église. La voussure est en planchettes de divers bois et le clocher dont la reconstruction est de la même époque que celle de l’église tient lieu de portail. Cette reconstruction est de l’année 1704, d’après un rôle du 23 juin 1704 le montant des travaux s’éleva à 7.359 livres. Le clocher n’abrite qu’une seule cloche, qui porte l’inscription suivante :

L’AN 1739 ,J’AI ETE BENITE PAR CHARLES-FRANCOIS ROBERT CURE DE
BOUAFLE, ET NOMMEE AGLAEE-CHARLOTTE PAR MESSIRE AMABLE
CHARLES HENNEQUIN ET MADEMOISELLE AGLAEE-CHARLOTTE HENNEQUIN
FILS ET FILLE DE HAUT ET PUISSANT SEIGNEUR, AUGUSTE-LOUIS HENNEQUIN
MARQUIS D’ECQUEVILLY ET DE CHEMERY, MARECHAL DES CAMPS
DE SA MAJESTE, CAPITAINE GENERAL DES TOILES DE CHASSE, TENTET PAVILLON DU ROI, ET DE HAUTE ET PUISSANTE DAME HONODE JOYEUSE, DAME DE CETTE PAROISSE.

Les curés de la paroisse furent d’abord logés dans un bâtiment dépendant du Prieuré, appelé « La Gloriette », puis en 1664 un François de la Cour fit don à la fabrique (conseil de paroisse) d’une maison où fut transférée la cure.

En 1728, un nouveau curé reprit possession de la Gloriette, ainsi que le constate une déclaration des habitants de Bouafle, portant que le curé logeait dans une maison du Prieuré, avec une redevance de 25 livres.

A cette époque les habitants ne pouvaient (vu leur pauvreté) édifier un presbytère mais ils finirent par obtenir un secours du roi et, M. l’abbé Bignon ainsi que le marquis d’Ecquevilly y apportant chacun leur obole, un bâtiment entre cour et jardin fut construit. Vendu comme bien national en 1793, il fut démoli. quoique neuf. Enfin le 24 septembre 1847 la Municipalité acquis alors de M. Filassier la maison où se trouve le presbytère actuel (nous sommes en 1900). Cette maison avait été construite en 1704 par un chevalier au service de Louis XIV. Les caves du presbytère, au nombre de trois, servaient alors d’écuries. On pouvait apercevoir avant les récentes transformations de la mairie,  ces « caves écuries », de la rue de l’Eglise, sous l’ensemble formé par la Mairie et l’ancienne Poste.

L’Eglise Saint-Martin un  jour d’hiver, œuvre de Madame BERTIN

L’Eglise Saint-Martin un  jour d’hiver, œuvre de Madame BERTIN

Rue de l’Erable : Il y a eu un commencement d’urbanisation et de création d’une zone d’activités artisanales de la zone desservie par la rue de l’Erable fin 1970 début de l’année 1980, mais sans qu’un érable particulier y ait été remarqué. Il faut peut-être « remonter » à une époque antérieure.

Place Erambert : 1860 a marqué l’une des époques charnières dans l’évolution de Bouafle : Création d’un nouveau cimetière, création du Chemin des Sablons qui deviendra la Route Neuve, une fontaine publique et la construction d’un lavoir à la Vallée, etc… Dans la foulée, on négocia la création d’une place devant la Mairie-école et l’on obtint que le propriétaire de l’espace nécessaire en fasse don à la commune. Qui était le propriétaire ? Pierre Etienne Erambert, maire de Mézy de 1830 à 1861, année de son décès. Il s’agissait d’un jardin de 5 ares et 10 centiares contigu aux propriétés qui forment aujourd’hui le début de la rue Laguillermie, avec une vieille maison dessus, lieudit le Presbytère. L’affaire fut commencée en 1859 par une promesse de vente et terminée en 1863 par l’adjudication des matériaux provenant de la démolition de la maison. Il est probable que la plantation des tilleuls suivit les travaux d’aménagement, les tilleuls étaient de mode à l’époque. Aujourd’hui la mode a changé…

Une seconde époque charnière mérite d’être citée : celle où Auguste-Ferdinand Herserant administra la commune : « Sous l’administration duquel Bouafle s’est transformée complètement (c’est l’instituteur-secrétaire de mairie qui parle…). Près de 60.000 frs ont été dépensés pour l’amélioration des chemins ruraux et des chemins vicinaux, mettant Bouafle en communication avec les pays environnants ; enlèvement de l’ancien cimetière placé au milieu du pays ; plan communal d’alignement permettant la symétrie des rues ; amélioration et agrandissement de l’école des garçons »

Portrait d’Auguste Ferdinand Herserant, maire de Bouafle de 1884 à 1908
par Laguillermie

Rue de l’Etang : les écrits anciens font mention d’un étang, aujourd’hui disparu. Mais juste avant le pont de l’Autoroute, il y a un « creux » prononcé, qui pourrait être l’emplacement d’un ancien étang

Route de Flins et rue de Flins : Hors agglomération c’est une route qui nous conduit à Flins-sur-Seine et, dans l’agglomération c’est une rue, Cette voie répertoriée Chemin vicinal N° 6 accueillait, sur son côté gauche, la ligne de chemin de fer qui allait de Bouafle à Versailles en passant par Maule, Noisy le Roi

Rue Fosselin : Certains géomètres l’ont écrit aussi Fausselin, il y a une quarantaine d’année. Qui croire ? Marcel Madoré, ancien maire de Bouafle, voyait un rapport entre « fosse » et le « lin ». On peut difficilement se prononcer. Personnellement, je pencherais pour « petit fossé », mais sans pouvoir l’affirmer.

Rue du Fossé Mollet :  Ecrit sente du Fossé Maulet sur le plan de 1890. Situé entre la rue de Charnelles et la rue de Presles. Or le patronyme Maulet est assez répandu dans toute la France pour qu’il nous paraisse vain de l’associer à la commune de Maule.

Rue Frichet : Impossible de ne pas évoquer la rue de l’Abreuvoir en traitant le rue Frichet, puisque la rue Frichet doit son nom à la déformation de la rue de « la Trichée » . C’est en remontant les animaux abreuvés rue de l’Abreuvoir que l’on débouchait sur une voie dénommée la Trichée puisque c’est à cet endroit que l’on triait les animaux, et en vieux bouaflais trier se disait tricher, de la même façon que l’on trichait les jeunes carottes sur le rang pour leur permettre de se développer. Un copiste ignorant de ces origines a transformé un T majuscule en un F majuscule.

Rue des Glaces Cœurs : l’un des endroits les plus exposés aux vents de Nord-Est de Bouafle. Commence rue de Chapet et continue en direction des Rouloirs, sur le territoire d’Ecquevilly.

Rue des Grandes Fontaines : C’est rue des Grandes Fontaines, qui part du carrefour appelé communément « carrefour de la Ferme Rouge », que fut créé un lavoir, décidé par le conseil municipal en 1860 et achevé en …1896, après bien des péripéties juridico-financières. Ce lavoir ayant subi les atteintes du temps fut rénové en 2007 par l’association l’Arbre. Une fois les travaux terminés, il resta sans grande activité, les machines à laver ayant pris le pas sur la brosse à chiendent et le battoir.

Rue des Granges : Comme son nom l’indique, cette voie avait été choisie, en bordure du village côté Est pour y édifier des granges à fourrage.

Rue des Grands Jardins : On peut avoir un jardin dans sa cour, mais il sera de dimensions limitées. Alors, à l’écart de la zone habitée, de grands jardins, de plusieurs dizaines de « perches » ou d’ares maintenant, ont été  créés par des habitants ou des « extra-muros »

Rue des Grouettes : La rue des GROUETTES vous annonce un terrain graveleux le mot « grouette » provenant de « gruau » ou « gru », farine grossière. Les Groux et les Grouettes sont nombreux dans la région. A Bouafle, le lieudit les Grouettes est à dominante calcaire. Elle commence rue des Charnelles et aboutit au carrefour où s’arrête la rue Maurice Berteaux et débute la rue Pernotte.

Rue Laguillermie : La rue LAGUILLERMIE, s’appelait auparavant rue des LOMBARDS. Les Lombards, dans les temps anciens, étaient spécialisés dans les prêts à intérêt. La rue des Lombards devint rue Laguillermie en 1936.. Il semblerait que « Lombards » découle d’une mauvaise transcription de « longs bards » ; les bards étant une espèce de civière pour transporter, à deux hommes, les charges lourdes, d’où le verbe débarder ; on ne voit pas ce que les Lombards seraient venus faire à Bouafle 

Frédéric LAGUILLERMIE naquit en 1841 à Paris. Son père, Guillaume LAGUILLERMIE était  « graveur-géographe ». On lui doit des cartes des départements français ainsi que de pays étrangers sur les cinq continents. Son fils Frédéric fit certainement ses « premières armes » dans l’atelier de son père puisque l’une de ses oeuvres de jeunesse, à 15 ans, fut un plan panoramique de LYON. Admis en à l’Ecole Spéciale et Impériale des Beaux Arts, Il fut Grand Prix de Rome en 1866, et donc pensionnaire de la Villa Médicis à Rome, professeur à l’Ecole des Beaux Arts de 1881 à 1911, année où il fut élu membre de l’Académie des Beaux-Arts, institution dont il devait devenir le Président en 1924.

 Il décéda le 14 décembre 1934 à Paris. Il fit don de certaines de ses œuvres, « Les Noces de Cana » et 4 scènes de la vie d’Etienne Marcel à la commune de Bouafle qui donna son nom en 1936 à la rue dénommée précédemment rue des Lombards. Frédéric Laguillermie est inhumé dans le cimetière de Bouafle, ainsi que son épouse, son père et la deuxième femme de son père Désirée BEURRIER,  rencontrée en 1834 et épousée en 1862…

Frédéric Laguillermie, aimait Bouafle où résidaient les parents de la seconde épouse de son père, pour lui, il y avait « papa Beurrier et maman Beurrier ». Il institua un prix de dessin pour les enfants des écoles de Bouafle dont fut lauréat, plusieurs années de suite Paul Vallée, (ancien Maire-adjoint) que Laguillermie voulut prendre comme élève, mais les travaux des champs l’emportèrent sur le destin artistique.  La commune de Bouafle acheta sa maison en 1936 « pour l’utiliser comme salle de réunions pour les sociétés locales et salle des ventes ».

Rue de Mantes : La rue est effectivement orientée vers Mantes, mais Mantes est à près de 20 Kms de nous, après avoir traversé Flins, Aubergenville et Epône Mézières. On aurait dû trouver une autre dénomination.

Route des Mureaux : C’est le Chemin départemental D 44 qui prolonge la  Rue Neuve après le carrefour qui précède l’Autoroute. Il nous conduit à un autre carrefour qui nous donne le choix entre Les Mureaux ou Ecquevilly ou bien Chapet.

Rue des Neuf Arpents : Au plan d’intendance  de 1783, la superficie de Bouafle était de 1220 arpents et 50 perches, mesures du Roi. Un arpent équivalait grosso modo à un demi hectare et une perche à un demi are, 50 m2. Neuf arpents représentaient donc à peu près 4 hectares et demi – 45000 m2 –  ce qui était considérable. La rue des Neufs Arpents dessert la zone d’activités artisanales en partant de la rue de Flins, comme la rue de l’Erable

Rue Neuve et Route Neuve : C’est en 1860 que le Conseil Municipal décida « la rectification de la Côte de Bouafle », « considérant la construction dudit chemin comme une chose utile et de la plus grande urgence pour la commune ne possédant aucun grand chemin viable pour se rendre, soit à Meulan, soit au chemin de fer ». Ainsi le chemin vicinal des Sablons allait devenir la « Route Neuve ». Avec une importance primordiale : pour se rendre à la Gare, qui serait édifiée bien plus tard puisque mise en service en 1909 et aller jusqu’à la plaine des Mureaux. La gare de Bouafle avait une double importance puisqu’elle était aussi « gare de triage » : par une voie on allait à Versailles en passant par Maule, et, d’un autre côté on allait à Saint-Germain-en-Laye, avec son marché. Et, plus tard on irait jusqu’aux Halles de Paris. Un « machiniste » était de Bouafle ; Il partait à vélo vers St-Germain à 3h ou 4h du matin pour allumer le foyer de la machine jusqu’à obtenir la pression nécessaire.
            A Bouafle, les agriculteurs pouvaient expédier des légumes vers les grandes villes, au point que l’on avait surnommé le train le « transcarotte » (la variété de carotte cultivée à Bouafle était la Tilque) . A l’emplacement du boulodrome – aire de covoiturage d’aujourd’hui, une grue, ou plutôt un palan était à disposition pour aider au chargement des wagons. Mais ces trains « à vapeur » passaient dans les rues principales des villages comme Flins et Ecquevilly ; gare à la fumée des locomotives ! A Bouafle, la «chef de gare » était renommée pour savoir souffler les escarbilles des yeux des chauffeurs de locomotives. Face à la Gare, s’installa le « Café de la Gare » re dénommé aujourd’hui « La Vallée»… Une maison a été construite et occupée dans les années 1960 Route Neuve, à l’emplacement des pylônes qui supportent maintenant les lignes à haute tension,  aucun vestige aujourd’hui.  Dernier détail sur la rue Neuve : elle est numérotée de droite à gauche au lieu de l’être – dans le sens de la lecture – de gauche à droite…

Extrait de l’Escarbille- Compagnie des Chemins de Fer de Grande Banlieue (CGB) par Claude Caminade

 

On trouve Bouafle en haut à gauche, juste sous Les Mureaux

La gare de Bouafle, mise en service en 1909 d’après certains, 1912 d’après d’autres, à raison de 4 services par jour

Rue Pernotte : Pernotte est une variation de Pierre, comme Pernelle, Pernaud et autres. La rue Pernotte fait la liaison entre la rue Maurice Berteaux et la rue de la Vallée

Rue de la Petite Vallée : Le territoire de Bouafle est très vallonné et mis à part la Vallée proprement dite, il existe des vallonnements de moindre importance comme « la Petite Vallée », entre la rue des Grouette et la rue des Grandes Fontaines.

Rue du Pieu : Cette voie, qui fait suite à la rue du Prieuré, gage d’ancienneté,  était empruntée, avant la création de la Route Neuve pour aller à Meulan, en passant par les Mureaux. De quel pieu s’agit-il. L’énigme est double, car une rue du Pieu existe aussi aux Mureaux, en continuité de celle de Bouafle, dans le secteur des « Macherus ». Donc, ne s’agirait-il pas d’un poteau « du latin palus » indiquant la direction des Mureaux, Meulan ,  On peut penser aussi, aux variations orthographiques dont on n’était pas économe à Bouafle, ainsi,  du Prieuré  on serait passé au Pieu, en supprimant les deux « r » et le « é »

Rue de Plimas : Que ce soit pour le sentier de Plimas ou la rue de Plimas, nous n’avons aucune information sur l’origine du nom. Elle part de la rue Fosselin pour rejoindre la rue de Flins.

Rue du Pré Seigneur : Un plan des voies de la commune de 1890 nous indique une « sente du Pré Seigneur  «  qui part du « chemin sous le ru » pour aboutir Chemin de la Vallée. D’après nous le seigneur de Bouafle devait disposer d’une pâture à cet endroit, d’où la dénomination. Cette voie comptait une maison construite vraisemblablement  au début du siècle dernier, à la même époque que la Gare. Puis en 1950 deux autres maisons furent construites et la largeur du chemin portée à 6 mètres. Aujourd’hui, à part un terrain, toute la rue d’une longueur de 300 mètres est construite. Elle a le mérite et l’inconvénient d’être en ligne droite avec une largeur de 8m, ce qui lui vaut, en prolongement de la rue de la Vallée,  de servir de liaison entre la D 113 et la D 44 avec un trafic de plus de 1000 passages de véhicules motorisés par 24 h à des vitesses parfois bien supérieures à 30km/h ! La rue du Pré Seigneur présente la particularité : de ne pas commencer à un carrefour, en l’occurrence celui de la rue Saulnier avec la rue de Chapet et…la rue de la Vallée, mais de couper justement la rue de la Vallée à son début ; si bien que l’on trouve côte à côte le n° 8 rue du Pré Seigneur avec le n° 1 rue de la Vallée ; il faut regarder les plaques de rues !

Rue de Presles : La prêle des champs –autrefois orthographiée « Presle »- est parfois qualifiée de plante fossile, primitive ou préhistorique. En effet, à l’ère primaire, soit il y a plus de 300 millions d’années, cette plante était déjà présente sur Terre. La prêle a suscité l’intérêt des médecins dès l’Antiquité. Ces derniers ont constaté son efficacité pour lutter contre les saignements et augmenter la sécrétion urinaire. Aujourd’hui, la prêle est toujours préconisée pour son activité hémostatique, cicatrisante et diurétique. Celle-ci a d’ailleurs fait l’objet de nombreuses études scientifiques ces dernières années. (wikipéda) Bouafle avait donc des terres propices à la prêle sur le parcours de la première route qui mène à Bouafle en partant de la D 113, juste avant la rue des Charnelles.

Rue des Pressoirs : A Bouafle, on faisait son vin et, chez beaucoup de familles, existait l’équipement nécessaire, dont un pressoir et il faut croire que la rue en question en était particulièrement pourvue.
La rue des Pressoirs est une rue du Vieux village, puisqu’elle commence  rue Maurice Berteaux, anciennement rue de Saint-Germain des Prés, pour aboutir rue Frichet, anciennement Trichée. Elle abrita une boucherie, aujourd’hui disparue, où l’on venait chercher la viande dès l’abattage, c’était dans les années 1950, avant l’installation des « chambres froides » pour les boucheries, les charcuteries et les poissonneries.

Rue du Prieuré : Il est difficile de se prononcer sur cette dénomination, étant donné que Bouafle fut revendiqué, à la foi par le prieuré de Saint-Germain des Prés et le Prieuré de Saint-Martin. Et il existe à Bouafle une rue de Saint-Germain des Prés et une rue Saint-Martin et lorsque l’on évoque le Prieuré, on se garde bien de préciser duquel il s’agit. Nous penchons pour Saint-Germain des Prés.

Rue des 4 Vents : voie jugée particulièrement exposée aux vents

Rue de la Rivaille : doit certainement son nom au fait que le ru la traverse en canalisation souterraine, petite rue perpendiculaire à la rue de la Vallée

Rue de Saint Germain : partie restante de la rue historiquement principale de Bouafle, après qu’une partie ait été  re dénommée rue Maurice Berteaux. Elle commençait juste avant la rue Neuve, ancien Chemin des Sablons, pour aboutir au début du Chemin de la Vallée, qui ne s’appelait pas encore rue de la Vallée. L’établissement à Bouafle d’un prieuré par les religieux de Saint-Germain-des-Prés fut la cause première du défrichement de cette partie de la Forêt des Alluets et du morcellement en parcelles cultivées, terres et pâturages.

Rue Saint-Martin : Personnage emblématique, Martin est devenu le symbole du partage en offrant une partie de son manteau à un pauvre transi de froid. Un geste qui lui donnera une immense popularité, qui perdure encore de nos jours. en 316, Martin devint un évangélisateur majeur de la Gaule romaine.

Rue Saulnier : Historiquement on trouve un Pierre Saunier, officier municipal en 1793. Depuis et hormis les deux jeunes Saunier morts aux combats de la guerre 1914-1918, pas de traces d’un Saulnier célèbre. On peut être étonné, d’ailleurs de ce nom en notre région, puisqu’un saulnier est celui qui récolte le sel des salines, comme à Guérande. La rue Saulnier a la particularité de comporter une maison au numéro 13, dont l’un des murs est soutenu par des contreforts, vestige de l’époque antérieure à l’usage courant du mortier à base de ciment ? Car avant l’invention du ciment, on ne pouvait guère construite sur plus d’un étage. Et pourquoi cette maison est « de travers »  Un mystère difficile à expliquer.

Chemin de la Serizia : donne sur la rue Pernotte et, d’après un « état de reconnaissance des chemins ruraux de 1892, commencerait rue de la Cerisaie….

Rue des Sources : A mi-côte au-dessus de la rue du Pré Seigneur, juste au-dessous de la rue de l’Abreuvoir, L’eau s’y trouve à faible profondeur.

Le Tilleul : n’est ni une voie, ni une place mais un arbre qui aurait été planté pour commémorer les évènements de 1848, qui donnèrent naissance à la 2ème République. Plus d’un siècle et demi lui ont permis de prendre un développement considérable et de servir souvent de référence pour situer un endroit : c’est le début de la rue des Charnelles.

Rue Trézot : s’est écrite aussi Tresau quand on écrivait « la Croix boissée », relie la rue Maurice Berteaux à la rue Frichet. Curieusement, ne figure pas sur l’inventaire de 1892 alors qu’elle avait été recensée en 1881

la rue Trézot est « encadrée par deux bandes de bâtiments parallèles.  La rue Trézot, aurait été créée vraisemblablement au début du 19ème siècle , pour desservir l’arrière des  terrains supportant les deux bandes construites parallèles.

Rue des Trois Corneilles : Aucune explication valable. La durée de vie des corneilles ne dépassant pas la dizaine d’années…

Rue des Trois Vallées : la vue donne sur 3 vallées

Rue Utrillo : commence aux Mureaux, perpendiculairement à la D 43, dans le quartier de Comtesse , puis à la hauteur du n° 40, continue sur le territoire de Bouafle, ce qui lui vaut de ne pas être asphaltée dans cette partie. 

Rue de la Vallée :

Ancien chemin de la Vallée, devenu important par l’extension de l’urbanisation et l’augmentation de la circulation entre la D 113 et l’accès à l’Autoroute et les route des Mureaux. Doit son nom à son contexte géographique qui épouse le tracé du ru

Rue de la Vierge : Face à l’entrée de l’église était le départ des processions religieuses

Rue du Vivier : partant à droite de l’église,  donne accès à un ancien lavoir appelé aussi le Vivier

d’après
Philippe Le Bomin
avec la collaboration de
Marc Chauvin
Jean-Paul Herserant
Françoise Herserant
Alain Le Vacon    
Le personnel de la mairie

Sources documentaires :
Histoire du canton de Meulan par Edmond Bories
La Bibliothèques Nationale
Les archives départementales
Les archives municipales
Des contributions privées
Documentation personnelle

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